Être sensible à l’existant, pour imaginer l’inexistant.
Selon Marie-Christine Baillargeon, architecte associée, l’empathie et la sensibilité sont deux grandes qualités qu’un architecte doit posséder. Les besoins de chaque client étant différents, il faut rapidement les identifier et les comprendre avant de se lancer dans le travail de création. Une personne sensible et à l’écoute sera plus performante dans son travail car elle possèdera les outils lui permettant d’aller à l’essence d’un projet.
« Je ne peux commencer à dessiner sans m’imprégner du lieu et de l’histoire du client. Il faut être sensible à ces facteurs pour réaliser des projets authentiques. »
De plus, Marie-Christine croit profondément qu’afin d’imaginer les espaces de demain, on se doit de poser un regard sur le contexte existant, de pousser les recherches sur la réalité du lieu, son histoire et son environnement. Cette démarche permet d’élaborer un concept qui en communiquera toute la richesse. Le processus ne peut être négligé car il permet de s’interroger sur les enjeux importants et de poser les actions adéquates. L’objectif : la création d’un design qui s’imprègne de son contexte.
Q&A avec Marie-Christine Baillargeon
Q. Quel a été votre déclic en architecture?
MCB. Ma rencontre avec le recteur du programme d’architecture de l’Université Laval m’a ouvert les yeux. J’ai compris qu’être architecte équivalait à être curieux. Ce domaine demande de s’immiscer dans la réalité des autres, pour créer des univers uniques et adaptés à l’échelle humaine. J’ai compris que ce champ d’expertise collait à ma personnalité puisqu’il jumelait mon amour de l’esthétisme à ma sensibilité à l’humain.
Q. Quelle est votre vision d’une architecture idéale?
MCB. Une bonne architecture est une architecture qui perdure dans le temps, qui est intemporelle. L’humain restera toujours humain, son ressenti évolue mais certains codes restent. Une bonne architecture découle de recherches, de connaissances et de la sensibilité de l’architecte à répondre aux besoins des usagers qui l’habitent.
Q. Dans une ère de grande communication, quel est le rôle de l’architecte?
MCB. C’est important de diffuser! Déontologiquement, un architecte a certains devoirs. Un de ceux-ci est de partager son savoir, d’enseigner à la prochaine génération sa vision architecturale. D’où l’importance de partager son travail car plus on parlera d’architecture, plus le sujet prendra de l’importance auprès du grand public.
Q. Quel est le projet le plus marquant que vous ayez réalisé chez LEMAYMICHAUD?
MCB Il s’agit d’un projet résidentiel réalisé pour un client privé. Ouvert à notre travail, le client nous a accordé une grande latitude, nous permettant ainsi de lui présenter notre vision de son projet. Nous avons eu la chance de nous imprégner des lieux et de bien comprendre les vues offertes par le site, de manière à approcher les différentes options de création. Quel sera le parcours du propriétaire à son arrivée à la maison? Quelles seront les vues du fleuve et de la rue? Quelle est la disposition la plus organique pour la maison? Le client voulait donner une histoire à celle-ci, nous avons pris le temps de l’écrire avec lui.
Q. Quel est votre rêve de conception architecturale?
MCB. On veut tous travailler sur de grands projets! Je me revois à mes débuts, mon rêve était de concevoir un musée. L’architecture muséale est celle qui me touche le plus, parce qu’un musée fait partie de la mémoire d’une civilisation, elle demande une grande sensibilité. Cependant, la poursuite de ce rêve n’est pas mon but ultime et chaque firme a ses spécialités et ses rêves. Aujourd’hui, comme conceptrice chez LEMAYMICHAUD, j’ai l’occasion de réaliser des projets uniques et à l’image de la firme. Cela me permet de me réaliser à chaque jour.